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Manopubbangama dhamma
manosettha manomaya
manasa ce pasannena
bhasati va karoti va
tato nam sukha manveti
chayava anapayini.

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L’histoire de Matthakundali (Matthakundali Vatthu)

Alors qu’il résidait au monastère Jetavana à Savatthi, le Bouddha formula le verset (2) de cet ouvrage, en référence à Matthakundali, un jeune brahmane.


Matthakundali était un jeune brahmane dont le père, Adinnapubbaka, était très avare et ne faisait jamais aucun don de charité. Les parures en or qu’il avait fait faire pour son seul fils étaient un moyen d’économiser pour le travail à réaliser. Quand son fils tomba malade, aucun médecin ne fut consulté, jusqu’à ce qu’il soit trop tard. Quand il réalisa que son fils était en train de mourir, il le fit transporter à l’extérieur sous la véranda, pour que les gens qui venaient chez lui ne voient pas ses possessions.


Ce matin-là, le Bouddha, émergeant tôt de sa profonde méditation de compassion, vit, dans son Filet de Connaissance, Matthakundali couché sous la véranda. Lorsqu’il entra dans Savatthi pour récolter ses aumônes de nourriture avec ses disciples, le Bouddha s’arrêta près de la porte du brahmane Adinnapubbaka. Il envoya un rayon de lumière pour attirer l’attention du jeune, qui faisait face à l’intérieur de la maison. Le jeune vit le Bouddha, et comme il était très faible il ne put seulement professer sa conviction que mentalement. Mais c’était suffisant. Lorsqu’il mourut, avec son cœur en dévotion pour le Bouddha, il renaquit dans le monde céleste de Tavatimsa.


Depuis sa demeure céleste, le jeune Matthakundali, voyant son père le pleurer au cimetière, apparut au vieil dans son ancien corps. Il lui dit qu’il avait une vie dans le monde céleste de Tavatimsa, et lui enjoignit également d’approcher et d’inviter le Bouddha à un repas. A la maison d’Adinnapubbaka, la question fut soulevée de savoir si on pouvait ou non renaître dans un monde céleste simplement en professant mentalement une foi profonde en le Bouddha, sans faire de dons charitables ni observer les préceptes moraux. Alors le Bouddha souhaita que Matthakundali apparaisse en personne. Matthakundali apparut bientôt, paré de ses ornements célestes, et leur confirma sa renaissance dans le monde de Tavatimsa. Alors seulement, les personnes présentes furent convaincues que le fils d’Adinnapubbaka, simplement en dévouant son esprit au Bouddha, avait atteint une grande gloire.


Le Bouddha formula alors le verset suivant :

Manopubbangama dhamma[1]
manosettha manomaya
manasa ce padutthena[2]
bhasati va karoti va
tato nam sukha[3] manveti
chayava anapayini.


Tous les phénomènes mentaux sont précédés par l'esprit,
gouvernés par l'esprit, créés par l'esprit.
Si quelqu'un parle ou agit sur la base d'un esprit pur,
alors le bonheur (sukha) le suivra
comme la roue de la charrue suit la patte du boeuf.


A la fin du discours, Matthakundali et Adinnapubbaka atteignirent Sotapatti. Adinnapubbaka fit aussi donnation de presque toute sa fortune à la cause du Bouddha




Notes

  1. manopubbangama dhamma : tous les phénomènes mentaux sont précépés par l'esprit dans le sens où l'esprit est le plus dominant, et est la cause des trois autres phénomènes mentaux, c'est-à-dire Sensation (Vedana), Perception (Sanna) et les Formations mentales ou les Concomitants mentaux (Sankhara). Ces trois parties de l'esprit ont la Conscience (Vinnana) comme prédécesseur, parce que bien qu'ils surgissent en même temps que l'esprit, ils ne peuvent pas surgir si l'esprit ne surgit pas. (Commentaires)
  2. manasa ce padutthena : manasa signifie ici intention ou volition; la volition conduit à la réalisation d'actions volontaires, bonnes ou mauvaises. Cette volition et l'action résultante constituent le kamma. Et le kamma poursuit toujours celui qui l'a réalisé pour manifester ses effets.
  3. sukha signifie ici bonheur, satisfaction, chance etc., ainsi que renaissance dans les mondes de félicité supérieurs



Traduit de l'Anglais d'après le travail de Daw Mya Tin par Dukkhanirodha

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